La cruralgie. Diagnostic et traitement en Ostéopathie Intégrative.
La cruralgie, diagnostic et traitement en « Ostéopathie Intégrative »
Hubert est un homme de 73 ans, qui a souffert de lombalgies depuis de nombreuses années avec des épisodes de lumbago. Il y a un an, sans effort particulier se déclenche une forte sciatalgie qui finalement s’est résolue progressivement à la suite d’une infiltration.
Quelques mois plus tard sur les conseils d’un proche, il se présente en consultation avec une sensation d’engourdissement de la cuisse droite accompagnée de douleurs sur le trajet du nerf crural sur l’avant de la cuisse. D’autre part, il se plaint également de douleurs au niveau du pli de l’aine à droite. C’est ce qui l’inquiète davantage, ce sont des épisodes de dérobement du genou à la montée ou à la descente des escaliers.
À l’examen clinique, la démarche est rigide, il y a un évitement de l’appui sur la jambe droite. La colonne lombaire est en cyphose, donc en inversion de courbure, signe de souffrance ancienne du rachis lombaire. Au test articulaire, toute la colonne lombaire est en restriction de mobilité ainsi que les deux articulations sacro-iliaques.
La prise de pouls montre une réactivité des reins, des uretères ainsi que du muscle psoas. Les analyses des constantes biologiques n’ont rien révélé ni au niveau du rein ni de la prostate. Le test ostéopathique confirme la restriction au niveau des reins et une sensibilité du psoas. En médecine chinoise le méridien du rein trouve son origine sous le pied, remonte sur la face interne de la jambe, puis la face antérieure de la cuisse, le pli de l’aine et enfin parcourt l’abdomen jusqu’aux côtes. Son trajet au niveau du pli de l’aine et au niveau de la cuisse se superpose au trajet du nerf crural. Il est indispensable de faire le diagnostic différentiel entre la « cruralgie vraie » avec souffrance du nerf crural et l’expression d’une dysfonction du rein au niveau de son méridien au niveau de la cuisse. À noter que bien souvent la perturbation du méridien s’exprime avant la perturbation symptomatique de l’organe. Ce qui nous amène à faire un travail préventif sur l’organe avant que celui-ci ne se dégrade. D’autre part, il n’est pas rare à la prise de pouls de trouver simultanément à la fois une souffrance du crural et du rein, c’est-à-dire le « en même temps ».
Pour Hubert, c’est précisément le cas, il faut donc à la fois résoudre la sensibilité du nerf crural et l’expression du rein au niveau de son méridien. Après avoir effectué cela, un travail tissulaire est nécessaire sur le psoas, toute la colonne lombaire et les deux sacro-iliaques. À la fois pour soulager la lombalgie mais aussi redonner à la colonne lombaire sa position de lordose physiologique.
Le psoas à la particularité anatomique d’être en contact par sa face antérieure avec la capsule rénale, mais aussi avec le nerf crural qui le parcourt sur sa face latérale. De ce fait, l’état inflammatoire du rein impacte le psoas, et l’état inflammatoire du psoas impacte le nerf crural.
Sans la régulation de tout l’engrenage pathologique depuis le rein jusqu’au nerf crural, la résolution de l’expression pathologique ne peut être pérenne.
Après la deuxième consultation toutes les structures se sont régularisées, la symptomatologie a quasiment disparu, la marche est plus souple et Hubert a retrouvé confiance dans sa jambe, car il n’a plus de dérobements.
Il peut reprendre avec plaisir la randonnée en montagne qui lui avait tant manqué dans cette période handicapante.
Hervé NARCISI